Anaxis Mandre

Affamé par le froid, Poursuivi par les brumes, J'attrapai le soleil Et je le dévorai.

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L'autre monde, Au creux des plis du temps; Celui qu'on entrevoit Du haut de la mémoire; Celui que je caresse Quand tu es dans mes bras. C'est là que je réside : Rue de l'Après-Toujours.

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Sur une tranche de papier Grillée au feu blanc du réel J'étalai mon cœur tendre Saupoudré d'herbes folles "Mange-moi" te priai-je "Pour me rendre immortel" Tu as souri en le trempant Dans l'océan de ton amour

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J'ai plongé A la vitesse de l'éclair Dans ta douceur de coton blanc

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Une nuit de théâtre S'étendait sur l'eau vaste, Immobile et mouvante. Ronde et crémeuse Une belle blonde Jouait au Roi soleil.

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Ô grand, noir, blanc, fort, Course gronde crie et tue ! Rouge sang peur arme nue, Terreur fierté amour et mort. Guerre paix Ours Nous Art à Toi, Toi pour Nous.

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Feu de paille crépitant Et limaille de fer versée, La pluie effrayée Se jette en mille gouttes Sur les toits fatigués. Novembre

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J'ai soufflé de toute mon âme Sur la vitre sale du monde Pour y détruire les transparences Qui empêchent de voir. Et de la surface éphémère Que j'ai créée avec mes rêves Je t'ai fait reine, Mon éternëlle.

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Ô moire de la nuit, Nue et lumineuse ! Ta beauté pressentie A fait enfuir déjà - l'impardonnable - Toutes mes idées noires.

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Ta beauté-courbes Est bien coupable, Et instructive. Elle m'a ouvert Les yeux Toute la nuit. Confirmation d'élévation

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Deux nuages Sixtins S'étirent lentement Cherchant, le doigt tendu, A se toucher la main. Genèse

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La mer a invoqué Les esprits impatients Des vents bruts et de l'onde. Des trombes grondent Et tombent, Attaquant de leur rage Nos frêles sûretés. C'est le jour de colère D'un océan de fer bleu.

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J'étais un grouillement D'images indomptables. De ton regard tranquille Tu les as éclairées, Cristallisées, polies. Orfèvre de mon âme

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Les yeux posés sur la nuit J'attends la fin du soleil Et de l'univers l'explosion Lové dans cette certitude Que notre amour leur survivra

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Lassée de beauté lisse La mer grave & têtue a lancé ses forêts bleues De vagues aux mains d'argent Contre le roc et contre l'homme. Tempêtes

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Elles fuyaient l'horizon noir En lignes dérangées, Prisonnières de l'eau Immense et ténébreuse, Cherchant l'échappatoire.

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Bouche en sourire, Tête inclinée, Cheveux-nuages, Ta demi-lune est le rire Ancestral D'une pin-up astrale.

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Sans repère et sans frein Le temps filait Dans ce monde effacé Des brumes matinales. Ô murmures du ciel Chuchotés tout bas (Train du matin)

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Nuit noire. Le temps S'était lové Dans la verte lueur De vingt traits merveilleux. Fluorescent, Il couvait. 2:00 du mat' Au radio réveil

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Dans la course effrénée Des ailleurs à trouver J'ai failli - ô le con - Oublier d'oublier. Ma chance : toi Qui te presses, oui, Mais contre moi.

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La table haute était mise Tissée de coton blanc Et l'on n'attendait plus Que les dieux Au banquet De lumière

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J'avais fermé les yeux - un instant- Pour donner plus de sens A cet antre de fer. Humant le cliquetis D'un patchwork d'autres je.

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J'ai le coeur d'un monde Qui bat dans mes yeux clos Et je t'entends chanter Doucement Pour qu'il naisse - et que je t'y retrouve

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Doux géant ployant & triste Tu tends en vain cent branches-mains A notre espèce vaniteuse De crève-ciels sans foi ni loi

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Le voilà, immobile, il attend Noire présence volatile Antiphare à long bec Annonçant notre après Perché sur notre fin du monde

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